Croiseur pélagique

Enfin ... avec trois semaines de retard, la suite du WE de mon frère en Haute Savoie. Après le samedi peu fructueux à la recherche des grosses truites, le programme du dimanche est plus "cool". D'abord, c'est son anniversaire et nous n'échapperons pas au traditionnel gâteau. En plus j'ai quelques bricoles à faire la matin donc ce n'est pas avant un bon 14h30 bien tassé que nous rejoindrons la mise à l'eau. L'objectif de Paulin, c'est un 80+ .... jouable puisque un poisson de plus de 80 s'est glissé dans les captures de presque toutes mes dernières sorties mais pas gagné quand même puisque il faut bien l'avouer, la taille moyenne des prises est restée jusque là assez modeste ... comme elle l'est souvent en été.

Je repars sur le grand lac, du lac d'Annecy. Je m'étais astreint pendant plusieurs sorties à pêcher le petit, pour casser les habitudes et continuer de découvrir un peu mais là ... il y a un objectif de rendement assez clair, il faut qu'il reparte avec du mucus plein les fringues ...

L'idée c'est de parcourir des postes que je connais bien. De commencer par une pêche sans prise de risque, pour se dérouiller un peu et se défruster. Puis si dieu le veut, de s'orienter par la suite sur une pêche plus risquée, de poissons plus gros. Go !

En arrivant, gros vent ... pfff, ça commence bien. On cherche un secteur abrité et on attaque comme on peut. Jusqu'ici tout se passe comme prévu, les premiers petits poissons rentrent au bateau. C'est peu ou pas maillé, mais jusqu'ici, tout va bien.

Le vent se calme et après une heure, nous pouvons à nouveau gagner d'autres postes. Comme le premier contrat est déjà rempli, je passe à la seconde phase ... monter la taille.

J'explique la pêche à Paulin, et c'est parti... et mieux que ça même puisque rapidement il prend un grosse frappe ... du lourd ! Et un poisson de 90 à la clé !

C'était bien l'objectif poursuivi mais j'en suis quand même sur le cul ... ça marche trop bien. Paulin est aux anges, contrat rempli. Un grand sourire s'accroche définitivement à son visage et ne le quittera plus de la journée...

Comme on ne change pas une recette qui marche, on poursuit sur la même lignée ... et ça continue avec un brochet bleu, pour moi !

Un  poisson de 78 ... je la sens bien cette journée !

D'autres poissons rentrent désormais régulièrement.

Pas des monstres mais c'est toujours maillé, voir bien maillé (70 +)

Contrat de mieux en mieux rempli ...

Jusqu'ici, tout va bien...

Sentant probablement le moment de grâce venir, je me dis que finalement on n'a plus rien à perdre, que c'est le bon moment pour tenter une phase 3 ... monter encore la taille. Paulin reste au Giant Ripple CC spécial... on n'avait jusqu'ici que ça sur les deux cannes. Moi je passe au Pikou ... il faut bien ça. Je prends ma ripple XH. Je viens de l'équiper de fireline 25°, d'une pointe fluoro en 40° et d'un bas de ligne de 60 cm en 90° ... bref, du lourd.

La pêche s'oriente sur des tombants raides que je connais bien pour leur devoir quelques métrés. Petit à petit je m'éloigne du bord et on se retrouve doucement en plein eau. Je surveille le sondeur car j'ai déjà pris deux métrés précisément sur ce point GPS, au fond ou lors de la descente sans savoir réellement ce que ces brocs fichaient là. Du coin de l'oeil, j'aperçois un fin liseret en pleine eau, précisément 12.5 m sous la surface, dans plus de 20 m d'eau .... Aïe .... c'en est un, en bord de sonde, j'en mettrais ma main à couper.

Je coupe la dérive, ramène très rapidement Pikou puis le laisse tomber légèrement à l'arrière du bateau avant que le poisson ne disparaisse du sondeur. Lesté de 40g, le leurre descend assez rapidement quand à mi descente, un violente secousse vient interrompre sa course vers le fond.

Aïe !!

Avant même d'avoir pris contact avec le poisson je sais que c'est un gros et le ferrage me le confirmera immédiatement. Pourtant le poisson se laisse monter, je jette un oeil au sondeur et je vois que mon fin liseret, toujours présent, remonte sous ma traction. Rapidement on voit percer en surface un énorme poisson, 120 +

C'est à peine s'il s'est rendu compte qu'il était piqué, mais c'est ensuite que le combat démarrera réellement. Chaque rush est démoniaque, quel pied. Étant équipé sérieusement, je n'ai pas trop de crainte ... quoi que.

Bien évidement malgré ma récente acquisition d'une épuisette, je ne l'ai pas. De toute façon je fais toujours sans et à vrai dire, j'adore attraper ces magnifiques poissons à la main.

Verdict ...... c'est une vache ! pour une fois, je le mesure avant les photos.... 122 cm !!

C'est l'euphorie dans le bateau. Avec ces gros poissons, ma crainte est toujours celle de ne pas les voir repartir... pour prolonger l'instant malgré tout, je saute à l'eau. Avec 2/3 bricoles qui craignent l'eau dans mes poches ... bien entendu.

L'instant est énorme ... je serais bien resté un moment avec lui dans l'eau mais il a décidé d'abréger l'instant dans un superbe départ. Un coup de queue seulement et le géant pélagique a rejoint les profondeurs.

On est secoué ...on tente bien de pêchouiller un peu, en tentant de se persuader qu'il y a encore quelque chose à faire mais les têtes n'y sont plus ... on ferre à peine les touches et on ne regarde plus les poissons que l'on attrape si bien qu'on rentrera assez rapidement de cette courte mais intense cession de pêche.

Carpe Diem ....