mercredi 26 janvier 2011

La der des der

On pensait que la session dernière était météorologiquement la pire possible. Ce coup-ci, on sait que ce sera pas terrible ... mais on en a vu d'autres !

Bha non finalement, on réétalonne le curseur des sorties difficiles et on place celle-la en tête parce qu'on s'est vraiment caillé. Ce qui me surprend le plus c'est qu'on ait tenu jusqu'au soir ...

Dimanche donc, on arrive sur place vers les 8h30. Greg a limité le chauffage dans la voiture pour éviter tout choc thermique en sortant. Pourtant choc thermique il y a eu !

J'ai déjà trois couches de fringues en bas et j'en ajoute une autre. En haut j'ai déjà quatre couches dont un polaire coupe vent, je rajoute trois vestes. Je mets le bonnet, les deux capuches, deux paires de gants et du coup c'est la première fois que je vide le sac de fringues.

Ça caille vraiment, il fait bien en dessous de zéro et la bise souffle comme un ventilateur. Je commence par tirer 15 fois sur le lanceur pour démarrer le moteur ce qui me procure la seul occasion de la journée de me réchauffer un peu. 

Aller zou !  

Impossible de deviner visuellement la vitesse du courant à cause du vent et ça complique un peu la lecture des postes.

On tente quelques postes en verticale sans succès. On essaye un peu de linéaire mais c'est pas tenable: le fil gèle dans les anneaux et dès qu'on se met debout on caille vraiment .... va pour la verticale.

Le troisième poste nous offrira le premier poisson ! Greg prend une petite touche ... transformée !



Heu ... là je ne l'envie pas parce qu'il faut enlever un gant !


Ce sera tout jusqu'à midi. Etonnement, il y a d'autres pêcheurs sur le tronçons mais ceux qu'on croise attendent encore une première touche. 
On bouge un peu afin de trouver un secteur abrité pour manger. Le bolino réchauffe un peu, ainsi que le grog et je profite de la pause pour glisser deux chaufferettes dans mes chaussures :-D

On repart (un peu) remotivé à bloc ! (à ce stade là c'est de l'auto suggestion). On voit les bateaux commencer à remballer mais on poursuit.

Greg prend une p'tite touche toujours sur son sea shad 5''. C'est une perche pas vilaine.



On refait la dérive plusieurs fois et Greg reprend un tape qui se décroche au bout de quelques secondes ... verdict: Glane ! pas de regret on ne se voit pas trop manipuler un truc plein de mucus avec ce temps.

On change encore de poste et il semble qu'il y a un peu de poissons. Je prends (enfin) ma première touche : une remontée d'un mètre qui me détend le fil .... c'est un Glane, on l'a au sondeur, mais je le queute.
Bof ... pas grave.

On est toujours en vertic' et le vent ne veut pas se calmer. Le moteur tourne à mi-puissance en continu juste pour maintenir la dérive dans l'axe. Sans lui, point de pêche, encore une fois.

Les dérives sont quand même erratiques mais Greg prend un nouveau sandre.


Alors que le jour décline je suis surpris qu'on soit encore sur l'eau. Avant de partir on décide de se finir en linéaire histoire de pas avoir de regret.
On peigne un plateau peu profond en bord de fosse et Greg prend une tape qui lui ôte la queue de son sea shad. Au lancer suivant ce sera une écaille de brème :-/
Et enfin ce sera mon tour ... on pense tous les deux à une brème !   
Pff... ce serait vraiment ridicule pour finir la saison :)

Mais c'est un sandre .. ouf :-)



Un joli poisson (env. 70) qui vient couronner la journée de froid !


Le must c'est que j'arrive à le sortir de l'eau sans mouiller mes gants ni les enlever.

Bon au chaud maintenant !

vendredi 21 janvier 2011

Nymphe à vue hivernale ....

Si il y a bien un truc qui m'hypnotise, c'est de contempler le comportement des poissons à l'écho. L'hiver dernier j'avais profité d'une session de pêche des salmonidés à l'imitation de chironomes pour réaliser quelques captures d'écran. Je profite d'avoir un moment pour vous livrer quelques clichés interprétés.

Pour le contexte, il s'agit d'une pêche fine qui consiste à animer légèrement des imitations de larves de chironomes qui émergent en masse sur les lacs alpins en février/mars. A cette période de l'année, les  ressources alimentaires sont rares et ces émergences constituent le premier "banquet" de l'année. Les poissons principaux qui s'en nourrissent sont les ombles et les féras, suivi parfois de perches, gardons, et plus exceptionnellement de truites. La profondeur de pêche dépend  des émergences; ce jour là ça se passait entre 40 et 45 m.

Voilà ce qu'on peut observer en arrivant au dessus de féras qui s'alimentent:



L'écran est séparé en deux, à droite c'est l'affichage normal et à gauche c'est le zoom x4. L'affichage de gauche correspond au cadre qui figure sur l'affichage de droite. Il y a quelques parasites car je me stabilise au moteur électrique et que celui-ci est sur la même batterie.




La prise d'alimentation des féras lors d'une émergence de chironomes est très caractéristique. On observe le poisson monter, saisir une nymphe, puis redescendre. Ca ressemble un peu au comportement d'un ombre qui nymphe.
Les poissons restent la plupart du temps au fond, à proximité des émergences. Sur la capture du dessus on observe 3 poissons qui s'alimentent sous la sonde, deux ont saisis une nymphe à quelques secondes d'intervalle, reproduisant exactement le même "schéma".
Bon y'a plus qu'à descendre la ligne. J'ai environ 10 hameçons de 16 sur une gambe. Le tout est lesté par un plomb arlesey de 10 g.
L'action consiste à poser le plomb au fond et de simuler la montée de la nymphe.

Capture en live:




Le poisson monte, saisit très probablement la nymphe en haut de la courbe puis commence à redescendre. La perception de la touche se fait lors de la redescente du poisson, ferrage et remontée du poisson !
C'est étonnant de constater le temps de perception de la touche alors que j'avais vraiment l'impression de ferrer immédiatement. Ça laisse quand même pas mal de temps au poisson de recracher. On voit le plomb qui décolle du sédiment et suit le poisson à la remontée.

Ci-dessous le dit poisson :




Une petite féra !

Ci-dessous une autre séquence similaire mais on ne perçoit à l'écran que le poisson qui redescend après avoir pris la nymphe, puis le ferrage et la remontée du poisson.




Idem mais on a l'impression ici que le poisson "sort" du fond. En fait ce poisson était proche du fond, dans la zone d'ombre du sondeur et n'est apparu à l'écran que lorsqu'il est monté pour prendre la nymphe.
Avant la touche il n'y avait pas de poisson à l'écran.


Sur les captures suivantes je suis dans un secteur relativement pentu et donc la zone d'ombre est importante. Je ne vois pas les poissons à l'écran mais des ombles se nourrissent également. Dans ces conditions, je pêche "sous" la ligne de fond et les poissons n'apparaissent que lorsque je les remonte. C'est d'autant plus fréquent que les ombles font des mouvement verticaux moins amples.
Souvent même, il saisissent la nymphe à ras du fond, à leur niveau.







C'est un peu ce qu'on voit ci-dessous ... ça fait un fouilli sans mouvements ascendants.




Manqué ! le poisson à qui j'ai gratté les dents redescend se placer sur le fond.


Sur la capture ci-dessous on voit nettement un autre poisson qui a suivi son congénère sur quelques mètres ... j'ai peut-être raté mon broc :)


Enfin une petite série de décompressions de vessie natatoire.







On voit nettement le poisson monter puis à partir d'un moment, des bulles d'air sont libérées de la vessie natatoire ce qui crée ces "cônes" de bulles. Les féras dégazent sans problème et presque toujours complètement. Contrairement aux idées reçues, les ombles dégazent aussi mais la vessie reste tendue lors de l'arrivée en surface c'est pourquoi il est parfois nécessaire de terminer le dégazage si l'on souhaite relâcher le poisson.




Remise d'un poisson à l'eau ....